jeudi 15 août 2013

Un sacré caractère

L'ensemble des témoignages que l'on peut rencontrer dans les ouvrages du 19ème siècle à propos des habitants des Pyrénées-Orientales nous dressent un portrait complexe. Rédigés aussi bien par des parisiens que par des provinciaux à des époques différentes, il se dégage pourtant de ces livres un certain nombre de constantes. Avant tout, nous dit-on, l'indigène de ce département est vigoureux, vif, impétueux voire irascible, très indépendant de caractère et avec une haute estime de lui-même. Un peu brusque, le Roussillonnais vous pardonnera de l'avoir contrarié, mais il n'oubliera jamais.  En règle générale, soyez francs avec lui et tout se passera bien. En 1878, un auteur remarque que les habitants de ce département sont encore "les moins français" parmi toutes les régions de France, pays dont ils parlent encore comme d'une contrée étrangère. Les montagnards du département sont aussi réputés pour être excessivement procéduriers : les fossés, les chemins, les animaux sont prétextes à des querelles sans fin, que les auteurs excusent par la misère qui règne encore bien souvent dans ces zones peu développées et où chaque denrée compte. Cependant, pour compenser ces traits un peu rudes, tous ont remarqué que le Roussillonnais aime faire la fête. Ses amusements favoris sont les courses de taureaux et, surtout, la danse, à laquelle il se livre avec excès et plus que partout ailleurs. Certains pensent même qu'il apprend à danser avant de marcher. Si d'aventure vous venez vous installer dans les P.-O., vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire : danser !

Le Roussillonnais (1878)

Sources :
V.A. Malte-Brun, Les Pyrénées-Orientales, 1882
Richard et Quetin, Guide aux Pyrénées, 1846
Les Français peints par eux-mêmes, tome 2, 1876-1878. Chapitre sur les Roussillonais par Amédée Achard (à lire ici
Image :  Gallica

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