mercredi 21 août 2013

Colère épiscopale

L'année 1613 voit l'installation d'un nouvel évêque à Perpignan, l'andalou Don Francisco de Vera. Les relations à son arrivée sont cordiales et les prêtres de Perpignan lui font cadeau de toute une basse-cour en guise de cadeau de bienvenue. Mais les rapports se dégradent très vite et, suite à divers incidents, Don Vera en arrive à excommunier plusieurs bourgeois de Perpignan et à interdire les messes dans la majorité des églises de la ville. Cela ne leur fait ni chaud ni froid et les incidents continuent avec la population. Le gouverneur et les Consuls de la ville sont alors excommuniés à leur tour et le clergé commence lui aussi à s'énerver devant l'attitude autoritaire de son évêque. Ce dernier achève d'exaspérer ses ouailles lorsqu'il décide de se faire installer un nouveau fauteuil dans la cathédrale afin d'être assis plus haut que ses prédécesseurs. Plusieurs chanoines en colère démolissent donc à la hache l'auguste siège et, lors de leur interpellation, blessent l'évêque avec un poignard. Jetés en prison, ils s'évadent rapidement et sont excommuniés, sans que cela ne les affecte autrement. Ils se présentent à la messe quelques jours plus tard en jetant un grand froid dans l'assistance, ayant obtenu le pardon de l'archevêque de Tarragone, au grand désarroi de notre évêque local. Don Vera étant parti en voyage, son remplaçant en profite pour nommer ces trois chanoines responsables de leur communauté et provoque un nouveau scandale. La situation ne trouvera une issue qu'avec l'aide des Consuls de Perpignan. Sans doute la mort de Don Vera en 1616 permit-elle également d'apaiser définitivement les esprits.

Chanoine du XIXème siècle


Sources :  
Jean Villanove, Histoire populaire des catalans, tome II, 1979
Emmanuelle Rebardy-Julia, La translation de résidence et du chaître d'Elne à Perpignan (1602), Domitia n°4, septembre 2003
Image : Par Mangouste35 (Travail personnel) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html) ou CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

Cette chronique vous a plu, déplu ou vous y avez trouvé une erreur ? Partagez-la ou laissez-moi un commentaire !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire